Quoi de neuf au sujet du projet des jardins de gravier?

Question parlementaire et changement de saison dans le « Schottergaart »

Le projet „Schottergaart“ n’a pas sombré dans les tiroirs pendant cet été. Tout au contraire!

D’un côté, les ministères compétents ont donné suite et ont pris position dans le cadre d‘une question parlementaire qui visait à savoir si oui ou non ce genre de „jardin“ devrait faire l’objet d’une réglementation, et de l’autre côté, le projet a bénéficié d’un large soutien sous forme de photos de jardins de gravier qui nous sont parvenues suite à l’appel lancé par le Méco.

Il est évident que ces photos prises cet été ne témoignent pas de la saison estivale puisque ces déserts  de pierres affichent le même look tout au long de l’année. Afin de mettre en évidence la beauté et la variété du changement de saison qui se produisent au sein d’un jardin (avant/arrière) proche de la nature – et ceci surtout à l’approche de l’automne -, nous vous encourageons de continuer à nous envoyer vos photos à l’adresse e-mail: meco@oeko.lu.

Nous tenons également à remercier toutes celles et tous ceux qui nous ont déjà envoyé leurs photos  au cours des mois écoulés. Elles sont stockées dans une galerie d’images que vous pouvez consulter ici.

 

Quel est l’intérêt d’une règlementation sur les jardins de gravier ?

Plusieurs personnes nous ont questionnés sur une potentielle interdiction des jardins de gravier, respectivement ont soulevé la question de l’intérêt de simplement sensibiliser les propriétaires de jardins.

Tout comme ses organisations-sœurs à l’étranger, le Mouvement Écologique est intimement convaincu et unanime pour dire que l’interdiction des jardins de pierres s’impose pour des raisons évidentes, dont il échait principalement de relever les deux motifs suivants, à savoir:

 

 

 

  • Les conséquences négatives sur la biodiversité et sur notre qualité de vie

Le jardin de gravier n’impacte pas seulement la qualité de vie du propriétaire.

  • Si la faune et la flore – qui font partie intégrante d’un écosystème sain et équilibré (càd de notre base vitale) – ne trouvent point d’habitat accueillant et sont au-delà menacés d’extinction par l’apport de pesticides à des fins de désherbage;
  • Si l’imperméabilité de ces sols empêche la résorption des eaux de pluies et évacue ces-dernières rapidement vers les canalisations débordantes – surtout en cas de fortes pluies (ou pire: dans les caves les plus proches …);
  • Si la qualité de l’air ne bénéficie pas de l’effet purificateur des plantes et
  • Si les températures sont augmentées par la chaleur produite par les pierres exposées au soleil;

alors tous ces facteurs interagissent et exercent un impact, non seulement sur l’environnement naturel, mais aussi sur la qualité de vie du quartier.

Nous devons être conscients du fait que la propriété (dans ce cas, d’un jardin) engage, ce qui veut dire qu’elle n’engendre non seulement des droits mais également des devoirs! Le devoir de maintenir son terrain dans un état qui ne nuit pas à la société, en fait partie. Et comme l’aménagement d’un jardin de pierres est diamétralement opposé à ce principe, le Mouvement Écologique est d’avis que la société a le devoir de réglementer l’aménagement de ce type de „jardin“. Aujourd’hui les périodes caniculaires de nos étés sont telles que les personnes âgées et vulnérables ne peuvent plus quitter leurs maisons. Si de plus en plus de jardins et zones publiques se composent de pierres (pour la majeure partie), alors les rues deviennent encore plus torrides et empirent la situation. Qui plus est, la perte dramatique d’insectes est bien connue. Nos jardins et zones publiques offrent pourtant la chance de lutter contre cette perte!

  • La balle est dans le camp des hommes et des femmes politiques! La responsabilité ne peut pas éternellement être endossée par l’individu!

Afin de réorienter notre société avec succès en direction du développement durable, nous ne pouvons pas uniquement compter sur la sensibilisation. Le défi est tout aussi lancé à la politique, qui doit fournir le cadre approprié! Dans la même mesure qu’il importe d’interdire l’élevage et la vente de viandes qui ne respectent aucunement la protection et le bien-être animal; ou d’imposer une taxe carbone pour lutter contre le changement climatique … il importe d’introduire une obligation de créer et préserver les zones vertes. D’autant plus que l’aménagement de ces déserts de gravier est de nature à susciter l’imitation, hélas! Imposer une règlementation est nécessaire, juste et fait appel au bon sens communautaire.

Certes, la sensibilisation est et reste un moyen important qui doit accompagner et suivre le processus de la réglementation. Les citoyen/nes doivent être sensibilisé(e)s aux impacts négatifs des jardins de pierres et comprendre que ce sont eux/elles-mêmes qui en font les frais … pour qu’ils/elles puissent se décider librement contre ce type de jardin … et opter pour l’aménagement d‘un jardin qui est proche de la nature. Les citoyen/nes doivent être solidaires et dire „non“ aux jardins de gravier, tout en conférant un cadre et une base légale à cette prise de position, puisque notre esprit sociétal et notre sens communautaire reposent sur le fondement d’un système de règles.

Pour plus d’informations sur la campagne « Non au gravier ! Des jardins pleins de vie au lieu de « deserts arides », cliquer ici :